[Dans ce 3ème volet, je vous parle de l'agriculture, de l'industrie et artisanat.]

 L'agriculture : L'essentiel de l'agriculture en Aubrac se concentre sur l'élevage bovin (les anciennes cultures comme celle du seigle par exemple ont presque totalement disparu). La race locale Aubrac est prédominante mais elle a failli disparaître : elle a été sauvée de l'extinction à la fin des années 70 par une poignée d'agriculteurs courageux et attachés à la race qui refusaient de la voir mourir. En effet, la race Aubrac est une race « mixte » qu'on élevait à la fois pour le lait et la viande mais ce n'était pas rentable dans aucun de ces domaines (en quantité), ce qui constituait un handicap lourd à l'époque.  À la fin des années 1970, le point de vue sur la race changea et l'on s'aperçut que la vache Aubrac disposait de qualités irremplaçables (rusticité, fécondité, longévité) et que sa viande était d'une très grande qualité.

      La vache Aubrac avec ses yeux "maquillé".                                                   Taureau, vache et veau.

 En dehors de la période estivale, les troupeaux sont dans les étables ou occupent, si le temps le permet, des prés de fauche à proximité de la ferme (c'est le cas en avril-mai ou à l'automne). La nourriture à l'étable est en majeure partie du foin rentré pendant l'été.  Les veaux naissent en février-mars parfois même avril, passent l'été dehors avec leur mère puis sont vendus à l'automne : ce sont alors des broutards (veau de 9 à 12 mois) vendus  pour leur viande sur les marchés français et italiens. Les éleveurs peuvent vendre aussi des animaux plus âgés (génisses croisées issues d'une vache Aubrac et d'un taureau Charolais dans le cadre de la filière « Fleur d'Aubrac » ou génisses de race pure dans le cadre de la filière « Label rouge - bœuf fermier de l'Aubrac »). Ces ventes constituent l'essentiel du revenu des éleveurs de l'Aubrac. L'Aubrac est donc aujourd'hui essentiellement une zone d'élevage extensif pour la viande, ce qui n'était pas le cas par le passé (jusque dans les années 1960) où l'on fabriquait la fourme dans les mazucs  (burons en français).

Troupeau 

 Industrie et artisanat :

  Il y a peu d'industrie sur l'Aubrac à l'exception de la coutellerie dans la région de Laguiole. Le couteau de Laguiole, aujourd'hui connu dans le monde entier, est produit par plus de 30 fabricants (industries ou artisans). C'est un couteau inspiré de la navaja espagnole, à l'origine utilisé exclusivement par les paysans de l'Aubrac et des alentours ainsi que par les bougnats et les limonadiers rouergats « montés » à Paris qui utilisaient ce couteau équipé d'un tire-bouchon.

 Aujourd'hui, le couteau de Laguiole devient de plus en plus un article de luxe qui peut être personnalisé (nom gravé sur la lame) et dont le manche peut être en divers matériaux, en particulier des bois précieux (bois de rose, d'olivier, d'ébène, etc.) Il peut être pliant ou non (dans ce cas, il est utilisé comme couvert).

Voici quelques photos de couteau et également le lien du site de la marque :

 Manche en bois de rose.                   http://www.laguiole-attitude.com/fr/

*SAGA en 6 épisodes 

A suivre l'histoire et la culture ...